• Résumé de l'épisode précédent : Hermès vient de découvrir qu'il est le fils de Zeus, le dieu des dieux, et que le troupeau de vaches qu'il a volé appartient à son frère, le dieu Apollon. Les deux frères ont décidé de demander à Zeus de régler leur dispute. Voici donc Hermès parti à la rencontre de son père.

    La terre était sèche et s'effritait sous les pas d'Hermès et Apollon. Une poussière rougeâtre les enveloppait. L'enfant était très impatient de découvrir l'Olympe, où vivaient tous les dieux de l'univers. Et il avait bien du mal à garder le silence. «À quoi ressemble le palais de notre père?» avait-il gaiement demandé. Apollon n'avait pas répondu. «C'est loin d'ici, l'Olympe?» avait encore questionné Hermès. «Tais-toi et marche!» avait bougonné Apollon. Depuis, les heures passaient sans qu'aucune parole ne soit échangée. Hermès avait faim. Il pensait avec regret à la belle vache qui lui avait offert son lait mousseux. Elle lui manquait. Il aurait donné n'importe quoi pour être auprès d'elle et lui parler doucement à l'oreille comme la veille. Se taire était bien difficile pour lui. Visiblement la présence d'Hermès dérangeait Apollon. Non seulement il était encore mécontent du vol de son troupeau, mais la découverte d'un nouveau petit frère l'agaçait. Ainsi, Zeus, son père, le dieu des dieux, avait encore été amoureux d'une nouvelle femme! Ainsi donc, il avait encore conçu un nouvel enfant! Ce n'était pas la première fois, et Apollon savait bien que ce ne serait pas la dernière. Zeus tombait facilement amoureux. Et aucune femme ne semblait résister à son charme. D'ailleurs la mère d'Apollon n'était pas la femme de Zeus non plus... Tout de même, Apollon n'aimait pas se découvrir de nouveaux frères... Il jetait un coup d'oeil en coin au petit bonhomme à ses côtés, et sa colère reprenait de plus belle. À l'heure du déjeuner, les deux frères s'arrêtèrent pour manger. Apollon sortit de son sac un bol empli d'une curieuse nourriture. C'était une sorte de bouillie de couleur mordorée. Son odeur était délicieusement sucrée, et Hermès en eut aussitôt l'eau à la bouche. «Tu me laisserais en goûter un petit peu?» demanda Hermès. «Non, grogna Apollon, c'est de l'ambroisie, un plat réservé uniquement aux dieux.» Hermès se tut un instant, puis il répondit d'une petite voix: «Mais moi aussi, je suis un dieu puisque je suis le fils de Zeus. Un dieu petit, mais un dieu quand même...» Apollon ne daigna pas lui répondre. Il s'était relevé et avait repris son sac et son bâton.Ils arrivèrent enfin au pied d'une très haute montagne, plus haute que toutes celles qu'ils avaient croisées sur leur chemin. Un nuage blanc formait un capuchon au sommet. Ce nuage servait à dissimuler le palais des dieux. Les deux frères gravirent les flancs de la montagne en accélérant le pas. Hermès avait retrouvé toute sa joyeuse impatience à l'idée de découvrir la maison de son père. Lorsqu'il parvint au sommet, il fut ébloui. Les murs du palais étaient recouverts de marbre, d'or et de pierres précieuses. À chaque pas, l'enfant découvrait une pièce encore plus belle que la précédente. Des bols remplis d'ambroisie étaient disposés sur des tables basses. Hermès plongea la main dans l'un d'entre eux. L'ambroisie était si délicieuse dans sa bouche que l'enfant faillit crier de plaisir. De magnifiques patios accueillaient des fontaines d'où jaillissait un liquide de couleur ambrée au parfum envoûtant. Hermès était fasciné par ce breuvage doré. «Qu'est-ce que c'est?» demanda-t-il, en oubliant qu'Apollon lui avait ordonné de se taire. «Tu le sauras bien à temps», répondit sèchement le dieu. À ce moment-là, les portes de la grande salle du trône s'ouvrirent à deux battants. C'était là que se tenait l'assemblée des dieux. Tous les dieux et les déesses étaient assis en demi-cercle, autour de Zeus, le roi de l'Olympe. Et tous l'attendaient. Hermès frémit. Qu'allait-il se passer lorsque Zeus apprendrait le vol qu'il avait commis?

    À suivre…


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  • Résumé de l'épisode précédent : À peine né, Hermès est parti découvrir le monde. En chemin il a volé un magnifique troupeau de vaches et les a ramenées chez lui.

    Lorsque le soleil se leva à nouveau, Hermès se sentit encore plus fort et plus grand. Assis par terre à l'entrée de la grotte, il se mit à jouer avec sa carapace de tortue. D'abord, il imagina que c'était un bateau. Il souffla, souffla de plus en plus fort, jusqu'à ce que son bateau-tortue chavire. Ensuite, il s'en coiffa comme d'un chapeau. C'était devenu une couronne. Il s'imagina roi de la Terre, commandant à tous les êtres vivants. L'enfant joua longtemps ainsi. Plus il inventait, plus il s'amusait. C'est ainsi qu'Hermès sortit de sa poche de petits bouts de ficelle. Sept petits morceaux de corde. Il attacha les sept cordes bien tendues à sa carapace de tortue. Puis il tira sur l'une des cordes. Un son étrange se produisit, un son que personne n'avait jamais entendu sur Terre. Quelque chose qui résonnait au fond du coeur. Surpris, l'enfant pinça une autre corde. Un autre son se fit entendre. Tout aussi beau, mais un peu différent, plus grave peut-être. Hermès était stupéfait par sa découverte. Il se mit à pincer les sept cordes à tour de rôle, de plus en plus vite, et une musique mélodieuse s'en dégagea. On aurait dit qu'elle avait le pouvoir magique de rendre heureux. Maïa, sa mère, s'était approchée. Elle le regardait, émue. Alors Hermès eut envie de crier la joie qui l'habitait. Il se mit à chanter pour accompagner la belle musique. Et son chant coulait comme un fleuve, sauvage et fort. Il chanta la beauté du monde qui l'avait ébloui quand il avait ouvert les yeux sur la vie. Il chanta les caresses de sa mère et son souffle chaud dans son cou. Il chanta le vent dans les branches. Il chanta le murmure des feuilles. Il chanta les reflets du soleil sur l'océan et l'éclat du plumage d'un oiseau des champs. Il chanta les parfums d'orangers et le goût acide des citrons. Il chanta la beauté du feu qu'il avait inventé et la pâleur de la Lune qui l'avait éclairé. Il chanta les amandes amères et l'aube claire. Il chanta le noir de la nuit et l'absence du père. Dans les yeux de sa mère, une larme coulait. Hermès venait d'inventer la lyre, cet instrument de musique qui caresse les coeurs et les serre aussi. Il venait d'offrir la musique au monde, pour toujours. Soudain une ombre masqua le soleil. Un homme immense se tenait sur le seuil de la grotte. Il portait un arc d'argent sur l'épaule. Sa tunique laissait deviner un corps magnifique. On ne pouvait qu'être frappé par sa beauté. Mais Hermès ne prit pas le temps de l'examiner. Il s'était précipité au fond de son berceau et s'était roulé en boule comme un bébé sous sa couverture. «Petit voyou, cria l'homme, tu as osé voler mon troupeau de vaches ! » Sa colère était terrible. Sa voix résonnait dans la caverne. Mais Hermès ne se laissa pas impressionner: «Tu dis n'importe quoi ! Je suis né hier! Comment aurais-je pu aller chercher tes bêtes à cornes?» Le beau jeune homme l'attrapa par la peau du cou et le hissa hors de son lit: «Sors de ton berceau, chenapan!» Et il secouait l'enfant de haut en bas sans parvenir à calmer sa fureur. C'est alors que Maïa s'écria : «Oserais-tu faire du mal à ton frère?» Surpris, le jeune homme lâcha le petit Hermès, qui retomba sur le derrière. Maïa se précipita pour prendre Hermès dans ses bras. «Tu es bien Apollon, n'est-ce pas? Le grand Apollon, dieu de la Lumière et de la Beauté?» dit Maïa. «Oui», se rengorgea le jeune homme, flatté d'être reconnu. «Léto est le nom de ta mère, poursuivit Maïa, et Zeus est bien celui de ton père, n'est-ce pas?» «Oui», confirma Apollon. «Eh bien, Hermès est donc ton frère puisque vous avez le même père», sourit Maïa. Glissé dans les plis de la tunique de sa mère, Hermès tentait de se faire tout petit. Mais ce qu'il venait d'apprendre le remplissait de bonheur. Ainsi, il était le fils de Zeus, le dieu des dieux! Il était donc lui-même un dieu! En face de lui, Apollon restait sans voix. Hermès, qui ne savait comment apaiser la colère d'un grand frère aussi puissant, eut soudain une idée: «Cessons de nous disputer, mon frère, et allons voir papa pour qu'il dise lequel de nous deux a raison.» Le dieu de la Lumière soupira. Mais il n'avait aucune raison de refuser. Il accepta donc de s'en remettre au jugement de Zeus. C'est ainsi qu'Hermès partit à la rencontre de son père.

    À suivre…


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  • Voici les questions:

    Qui viennent voir Hermès et Apollon ?
    Où vivent les dieux ?
    Quel est le féminin de dieu ?
    Qu’est-ce que l’ambroisie ?
    Par quoi le palais est-il caché ?


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  •  Résumé de l'épisode précédent : Dès le jour de sa naissance, Hermès s'échappe de la grotte où il est né pour voir le monde. Il découvre les vaches les plus belles de la Terre. Et décide d'en voler quelques-unes...

    A côté des immenses vaches du troupeau qu'il avait découvert, Hermès paraissait minuscule. Il n'hésita pourtant pas une seconde. Il se faufila au milieu des bêtes et s'approcha de celle qui possédait les plus longues cornes. Il était persuadé que cette vache-là était le chef du troupeau. Il approcha doucement une main, la vache tourna brusquement la tête. Hermès eut un mouvement de recul : allait-elle lui donner un grand coup de cornes? Mais les yeux de l'animal étaient pleins de bonté. Hermès se hissa sur la pointe des pieds et lui parla longuement à l'oreille. Ce que l'enfant et l'animal se dirent est resté secret. Mais la vache hocha la tête trois fois pour dire à Hermès qu'elle avait bien compris. Puis elle rassembla une cinquantaine des plus belles vaches du troupeau et les fit sortir à reculons du pré. Oui, les vaches marchèrent toutes à l'envers! Hermès sautillait de joie autour d'elles, en les guidant sur le chemin. Il était très fier de sa ruse: ainsi, elles s'enfuyaient dans une direction, mais les traces de leurs pas faisaient croire qu'elles allaient dans le sens inverse! Hermès ne cessait de rire, heureux de ce tour qu'il venait de jouer au propriétaire des vaches. Hermès se demandait bien à qui pouvaient appartenir d'aussi belles bêtes. Une pensée lui traversa l'esprit : et si ces vaches étaient la propriété d'un dieu? Sa colère risquait d'être terrible... Comme le chemin était long, Hermès décida de s'abriter avec ses vaches dans le recoin d'une vallée. Un petit ruisseau serpentait au creux de la vallée. Les bêtes burent, et l'enfant se mit à faire des ricochets. Il était si absorbé par les petits cailloux qu'il lançait à la surface de l'eau qu'il ne vit pas le temps passer. Soudain il frissonna. «Mais que se passe-t-il? Il fait noir ici, et froid aussi», murmura-t-il, étonné. La nuit était tombée sans bruit, Hermès la découvrait pour la première fois. Très vite, il se sentit inquiet. Il avait beau ouvrir grand les yeux, il ne voyait plus rien dans l'obscurité. C'est à peine s'il devinait la silhouette de son troupeau. «Mais où est passée la lumière? Va-t-elle revenir? Je ne peux pas rester dans le noir, j'ai bien trop peur, moi!» Il se rapprocha des vaches, pour se rassurer un peu. Les bêtes s'étaient couchées par terre. La vache aux longues cornes,elle, restait debout. Elle frappait le sol pierreux de son sabot, tout en regardant Hermès. Elle frappait, frappait, frappait. Soudain, une petite étincelle jaillit sous son sabot. En la voyant, Hermès bondit sur ses pieds. Il se mit aussitôt à la recherche d'un morceau de bois. Quand il l'eut trouvé, il sortit de son sac la branche de laurier qu'il avait ramassée sur le chemin. Il la prit entre les mains et se mit à frotter la branche sur le morceau de bois. L'enfant frotta, frotta, frotta. Il frotta tant et tant qu'au bout d'un moment une petite fumée sortit, puis une flamme en jaillit! Il ajouta aussitôt un peu d'herbe sèche, puis du petit bois, et bientôt de grandes flammes dansèrent. Hermès venait d'inventer le feu ! Le feu chassait le froid, le feu chassait le noir, le feu chassait la peur. Hermès était heureux. Il venait de créer sur Terre l'invention qui serait la plus utile aux hommes. Depuis le matin, il n'avait toujours rien mangé d’autre que des fraises et des framboises ramassées en chemin, et des fruits au goût amer cueillis sur un amandier. La faim se faisait de nouveau sentir. Il alla voir la vache aux longues cornes. Comme si elle avait compris, la belle bête s'allongea. Hermès se coucha près d'elle et but tout son lait. Après s'être bien régalé, Hermès reprit sa route. Une Lune bienveillante s'était levée. Arrivé au pied de la montagne où il était né le matin même, il cacha les vaches volées. Il leur souhaita une bonne nuit, grimpa jusqu'à sa grotte et il se glissa sans bruit dans son berceau. Mais Maïa, sa mère, l'avait entendu. Elle l'attendait. «D'où viens-tu ainsi en pleine nuit?» dit-elle. «Tu me grondes comme un bébé, protesta Hermès, mais je suis grand déjà.» Maïa allait répondre à Hermès qu'il ne fallait pas aller trop vite dans la vie, mais elle se tut. Hermès était fatigué. Tout en parlant, il avait attrapé un chiffon d'une main, et de l'autre la carapace de sa tortue. Le grand aventurier ressemblait de nouveau à un bébé. Alors Maïa s'approcha du berceau et se mit à chantonner doucement: «Hermès, doux bébé, tu seras le plus aimé. Hermès, grand câlin, tu n'auras peur de rien. Car tu es le fils du plus puissant des puissants, le fils du maître des dieux vivants. » Son pouce dans la bouche Hermès murmura «Maman, qui est mon père?» Maïa se pencha e souffla: «Il s'appelle Zeus, c'est le roi des dieux. » Mais Hermès n'entendit pas. Il s'était endormi. Et mieux valait qu'il se repose, car le lendemain une grosse surprise l'attendait...

    À suivre…


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  •  Voici les questions:

     
    En quoi Hermès transforme-t-il sa tortue ?
    Pourquoi Apollon est-il furieux ?
    De quoi Apollon est-il le dieu ?
    Qui est le père d’Apollon ?


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